Les moulins à vent
Le fonctionnement des moulins à vent est relativement simple. Les ailes, constituées d’une voilure montée sur les quatre verges, sont solidaires de l’arbre moteur et l’entraînent dans un mouvement rotatif. Les deux sections cylindriques de l’arbre reposent sur des paliers en pierre dure. La grande roue verticale dentée, ou rouet, solidaire de l’arbre, s’engrène sur un pignon horizontal, la lanterne, qui transmet le mouvement rotatif à l’arbre vertical, ou gros-fer. Ce dernier entraîne à son tour la meule supérieure, ou courante, la meule inférieure, ou gisante, étant fixe.
Pour fonctionner, le moulin doit constamment faire face au vent. Chaque type de moulin comprend donc une partie mobile, orientable et pivotante sur un support fixe. Dans les moulins sur pivot ou pioche, c’est la cage qui vire sur 360°. Il faut pousser sur l’échelle, ou sur la queue ou guivre pour la faire tourner. Pour les moulins sur tourelle, seule la toiture tourne grâce à la queue.
Les moulins à vent souffrent de l’irrégularité du vent. À Saint-Laurent-Blangy, en 1857, le meunier Félix Choquet se plaint d’un chômage de 8 mois par an.
Par vent favorable, la puissance d’un moulin à vent est, en chevaux, égale à la moitié de la surface entoilée. Pour 60 m2 de toile, la force est de 30 cv.
Les origines du moulin Lebriez
Le moulin à vent se situe sur les hauteurs du village de Mentque-Nortbécourt depuis 1714, comme l’atteste l’inscription à l’intérieur de l’édifice.
Sa fonction était de moudre le grain. Il s’agit d’un moulin doté d’un fût cylindrique en pierre calcaire surmonté d’une calotte, portant les ailes. Les ailes pouvaient être orientées face au vent grâce à la queue, un élément en bois permettant de déplacer la calotte.
En 1897, il devient la propriété d’Alphonse Lebriez, meunier qui demeurera en activité jusqu’en 1950. En 1864, il est acheté par Michel Hoyez qui le transforme en résidence secondaire. Il est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 novembre 1977. Les ailes sont remises en état en 1981.
La restauration
En 2014, les ailes sont déposées car une tempête vient endommager l’axe principal. Les meules sont placées à l’extérieur du moulin mais le mécanisme du moulin est préservé. Dès lors, émerge des habitants une forte volonté de sauvegarder ce patrimoine.
En 2015, la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, consciente de cet enjeu, devient propriétaire du site et engage un projet de restauration estimé à 450 000€. Le suivi de l’opération est confié à l’architecte du patrimoine Nathalie T’Kint sous le contrôle scientifique et technique de la DRAC des Hauts-de-France.
Un diagnostic fait alors apparaitre de nombreux désordres menaçant la pérennité de l’édifice les couvertures sont en très mauvais état et le parement des murs en pierre calcaire tendre présente de fortes dégradations. La DRAC, la Région et la Fondation du Patrimoine apportent leur soutien financier à cette réalisation.
Le chantier débute en 2019 et dure 6 mois. Le temps fort de cette restauration est sans doute la pose de la charpente traditionnelle par l’entreprise Battais Charpente. Une charpente taillée et assemblée en atelier est alors démontée pour le transport puis remontée sur place. L’ensemble est ensuite levé par une grue avant de venir culminer sur le fut.
Elément patrimonial et marqueur du paysage, le moulin Lebriez fonctionne occasionnellement lors d’évènements culturels. Il constitue également un lieu de rassemblement pour les randonneurs qui sillonnent le territoire.