Boulogne est, avec Dieppe, une des deux villes en France ayant une vie balnéaire et touristique pendant toute la première moitié du XIXe siècle. En 1835, trente mille bains sont pris à Boulogne, soixante-cinq mille en 1862.
Commercialisation des bains de mer
L’établissement des bains de mer froids est la première Thalasso de son temps ! Il reste le passage obligé pour la baignade. Les baigneurs achètent auprès de l’établissement leur ticket de bain qui ouvre droit à la fourniture du costume et des serviettes, et à la location de l’indispensable voiture-baignoire. Aménagé en cabinet de toilette, celle-ci protège de l’air et des regards indiscrets ; tractée par un cheval, elle conduit le baigneur qui s’y est mis en tenue jusqu’à la mer et l’attend jusqu’à la fin de son bain. Trois premières voitures sont mises en circulation au mois d’août 1824 ; il en existe trente en 1839, quarante quelques années plus tard. On note aussi la présence sur la plage de quelques "tentes baignoires".
Acte de convention
Le document présenté est un acte de convention passé entre le maire de Boulogne-sur-Mer, François-Honoré Duhamel, et Léon Ledez, entrepreneur de bâtiments concernant une commande de trois caisses de voitures-baignoires ; il donne comme détails la qualité du bois, les dimensions, le confort intérieur de la cabine, il est daté du 15 mars 1880.
Pour plus de renseignement sur l’établissement des bains de mer à Boulogne-sur-Mer, vous pouvez consulter en salle de lecture, au centre Mahaut d’Artois, les documents cotés 2 O 1052/1-3, 2 O 1053/1-19, BHB 7269 (p. 63-79) et le tome XXXVI des Mémoires de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais ( p. 71-108).
Première page d'un acte de convention concernant une commande de trois caisses de voitures-baignoires
[dans la marge] 2ième division, soumis à l’approbation de Monsieur le Préfet.
Boulogne, le 18 mars 1880.
[signé] Le sous-préfet.
Entre Les Soussignés :
François Honoré Duhamel, Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, Maire de la Ville de Boulogne-sur-Mer, agissant en cette qualité, dûment autorisé aux fins des présents par délibération du Conseil Municipal
en date du 10 Février 1879, approuvée par M. le Préfet, le 14 Mars suivant, d’une part.
Et Léon Ledez, Entrepreneur de Bâtiments, demeurant au dit lieu, rue Royale, n° 96, d’autre part.
Ont été faites les conventions suivantes :
Art.1er : Le premier soussigné, es nom qu’il agit, confie au second soussigné, qui l’accepte, l’exécution pour le compte de la Ville de Boulogne, de trois caisses de voitures-baignoires pour l’établissement des Bains, semblables pour les dimensions et les dispositions, au modèle existant à cet établissement et que l’entrepreneur déclare avoir vu, et ce, aux conditions ci-après :
Les Caisses de voitures-baignoires seront faites en sapin rouge le premier choix, sain et bien sec, de fil droit sans oublier ni nœuds vicieux, ni gerçures, ni piqûres.
Elles seront exécutées conformément au modèle qui sera indiqué à l’Entrepreneur, et en se conformant aux conditions suivantes :
Elles auront comme le modèle 3 m[ètres] 21 de longueur extérieure sur 1 m[ètres] 53 de largeur extérieure et 1 m[ètres] 90 de hauteur jusqu’en dessous de la bordure du toit. Les quatre montants d’angle auront 0,06/0,06 d’équarrissage, sont travaillés.
Les montants et traverses formant le bâti d’assemblage auront 0,032 d’épaisseur. La traverse haute des deux façades latérales, aura une largeur de 0,08 et celle des deux façades principales et postérieures une largeur de 0,22.
Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 O 1053/7.