Patrimoines - Pas-de-Calais le Département
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14 sites insolites sur les traces de la Grande Guerre

Le Pas-de-Calais figure au rang des départements français les plus touchés par le conflit, avec près de 35 000 hommes tués au combat ou disparus. Il a aussi fait partie de ceux ayant connu une coupure en trois zones, des combats, de l'arrière et de l’occupation allemande, chacune connaissant un destin et des souffrances propres. Et, sur son sol, se sont battus de nombreux ressortissants des pays en guerre, comme en témoignent encore (au-delà des sépultures françaises), les 237 750 tombes de l'empire britannique, comme les mémoriaux canadien et indien, les cimetières tchèque, polonais et portugais aussi bien que les 111 200 tombes allemandes.

Les 14 sites proposés dans ce parcours sont aujourd'hui les témoins mémoriels majeurs de la Grande Guerre dans le Pas-de-Calais : de Richebourg à Arras, au fil de la ligne de front, cimetières et mémoriaux témoignent des combats de l'Artois de 1915 et 1917. À Ablain-Saint-Nazaire comme à Neuville-Saint-Vaast, les nécropoles de regroupement françaises, allemandes ou tchèque rappellent ainsi la violence des combats. Les 593 cimetières et 8 mémoriaux gérés par la Commonwealth War Graves Commission sont, quant à eux, par leur dispersion même, la trace de la multiplicité des affrontements ou de l'implantation d’importantes bases sanitaires sur le littoral, comme à Wimereux et à Étaples.  

Cent ans après la Grande Guerre, ces sites représentent la mémoire vivante de notre histoire : année après année, ils continuent de faire l’objet de cérémonies à l'échelle locale, nationale et même internationale. Des milliers de visiteurs du monde entier viennent rendre hommage aux hommes et aux femmes tombés là, avec pour espoir de porter pour les années à venir un message de paix.

Parcours : étape 5/8

Arras - Cimetière militaire et mémoriaux du Commonwealth

« Faubourg d’Amiens Cemetery », « Arras Memorial » et « Arras Flying Services Memorial »

Architecte : Edwin LUTYENS (1869-1944)
Sculpteur : William REID DICK (1879-1961)
Inauguré en 1932
34 785 noms gravés, 2 657 tombes

De type monumental, cet ensemble affiche un caractère unique. Le cimetière, regroupant 2 657 tombes, comprend deux mémoriaux : l'« Arras Flying Services Memorial » et l'« Arras Mémorial » rappelant les 34 785 soldats du Royaume Uni, d'Afrique du Sud et de Nouvelle-Zélande disparus dans le secteur sans sépulture, entre le printemps 1916 et le 7 août 1918 – le souvenir des Canadiens et des Australiens étant rappelé à Vimy et à Villers-Bretonneux –.

Les mémoriaux sont élevés à l’emplacement du cimetière militaire français désaffecté. L' « Arras Flying Services Memorial » se dresse dans la demi-rotonde qui ouvre sur la Pierre du Souvenir, il se présente sous la forme d'une colonne carrée surmontée d'une mappemonde réalisée par le sculpteur William Reid Dick et correspondant à la terre au matin de l'Armistice. Il rend hommage aux 991 hommes des forces aériennes britanniques (« Royal Naval Air Service », « Royal Flying Corps » et « Royal Air Force »), disparus sur le front ouest. L' « Arras Memorial » d’inspiration religieuse, cloître tronqué, fait partie d'un ensemble plus vaste jamais mis en œuvre à la demande de la France.

Photographie contemporaine du cimetière militaire du Faubourg d'Amiens (Arras)

Cimetière militaire du Faubourg d’Amiens, Arras : photographie.

Ouvert en mars 1916 à l'arrière d'un cimetière militaire français créé quelque temps auparavant, le cimetière est utilisé par les unités combattantes jusqu’à l'armistice, puis agrandi pour accueillir les corps venus du front comme de deux petits cimetières voisins. La plupart des combattants inhumés sur ce site ont trouvé la mort lors de la bataille d'Arras, lancée le 9 avril 1917 en diversion de l'attaque française sur le Chemin des Dames. En préparation de cet assaut, les tunneliers néo-zélandais aménagent les anciennes carrières de craie d'Arras, les « boves », en véritables réseaux souterrains dans lesquels 24 000 soldats sont regroupés au plus près des lignes allemandes dans la plus grande discrétion. Une de ces carrières, la carrière Wellington, est aujourd’hui ouverte au public. Pour les forces du Commonwealth, la bataille a été un véritable massacre : elle fait 100 000 victimes dans les rangs britanniques, dont près de 37 300 tués ou portés disparus.