Architecte : Louis-Marie CORDONNIER (1854-1940)
Inaugurée en 1925
40 058 corps
Notre-Dame-de-Lorette demeure la plus grande nécropole militaire française : 40 058 corps y reposent, dont 39 985 Français, 64 Russes, 1 Belge et 1 Roumain pour la guerre 1914-1918 et 6 Français de la guerre 1939-1945. Elle revêt de ce fait un caractère international. 20 053 soldats de la Grande Guerre y sont inhumés en tombes individuelles, tous les types standardisés de stèles françaises y sont représentés. Dans les 7 ossuaires et dans la crypte sont inhumés 19 998 Français.
Elle comprend en son sein une nécropole, une place d’armes, une chapelle (ruines de celle d’avant 1914), une tour-lanterne avec ossuaire, sept autres ossuaires répartis aux extrémités du cimetière, l’Anneau de la mémoire, la statue du général Maistre ainsi que des vestiges de tranchées. Un carré spécifique rassemble les corps des combattants de confessions musulmane et juive.
Créée en 1915 pendant les batailles de l'Artois, elle devient après la guerre la plus grande nécropole française de regroupement du front occidental, avec le rapatriement de corps provenant de 150 cimetières provisoires du front d’Artois et de la plaine de l'Yser en Belgique.
En 1920, un comité composé de membres du clergé, institutionnels et politiques se structure en association du Monument de Lorette afin de décider de l'érection d’un monument commémoratif sur la colline de Lorette
. Dès lors, une souscription publique est lancée. La construction de la nécropole est confiée à un architecte reconnu dans le paysage architectural de la région, Louis-Marie Cordonnier. Elle se déroule de 1921 à 1931. L'inauguration officielle du site a lieu le 22 août 1925 devant près de 100 000 personnes. Signalées d'abord par de simples croix latines et emblèmes musulmans en bois, comme dans tous les cimetières militaires français, les tombes de Lorette ont été ornées d'une croix latine ou de stèles musulmanes ou de religion juive en béton ou d'agnostique/athée à partir de mars 1933. En 1950 a lieu l'inhumation dans la crypte du Soldat inconnu de 1939-1945, puis de celui de l'Afrique du Nord le 16 octobre 1977, de celui de l'Indochine le 8 juin 1980. En 1955, y sont transférées les cendres de déportés disparus dans les camps nazis.
D'octobre 1914 à octobre 1915, la colline de Lorette est au cœur de farouches combats. Le paysage témoigne encore des traces du conflit (mémoriaux, cimetières militaires, abris, tranchées...). En 2014, l'Anneau de la mémoire est élevé afin de rendre hommage aux 580 000 morts de toutes les nationalités, tombés en Flandre française et en Artois de 1914 à 1918.
Les cérémonies commémoratives perpétuent le souvenir de ces soldats morts pour la France, qu'entretiennent encore aujourd'hui les gardes d’honneur.