Ramecourt, à proximité immédiate de Saint-Pol-sur-Ternoise, se situe sur la ligne ferroviaire Fives-Abbeville, mise en service en 1879 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. Cette ligne reliant le bassin-minier à la côte picarde est aujourd’hui un sentier de randonnée. Dès 1850, il est question d’une voie ferrée reliant Arras à Saint-Pol, relayée par les villes d’Hesdin, de Montreuil et d’Etaples. En 1860, l’arrondissement de Saint-Pol-sur-Ternoise compte 79920 habitants dont 3207 à Saint-Pol-sur-Ternoise même. La création d’un chemin de fer permettrait donc de faire circuler un grand nombre de voyageurs, de désenclaver certaines zones rurales, et de favoriser l’attractivité économique.
Cependant une pétition signée par 7662 personnes s’oppose au projet. Malgré cela, les travaux s’engagent en 1868 et la mise en exploitation est effective en 1874. A cette période, la ville est un centre agricole et le chemin de fer permet d’accroitre son rôle stratégique.
Pour ce projet, des terrains marécageux sont remblayés et la gare est érigée devant un vaste espace, bordé d’un square et d’une promenade arborée. Les voies ferrées se rencontrent à Saint-Pol et permettent de relier la ville aux canaux du nord, aux houillières du Pas-de-Calais, aux vallées de la Ternoise et de la Canche, et au littoral.
Durant la Première Guerre mondiale, la ville se situe à proximité du front, dans le Ternois sont implantés des hôpitaux, des cimetières, des aérodromes et le stockage du matériel et des munitions est organisé. De nombreux trains militaires circulent alors. En 1918, la ville est bombardée et les trains sont ciblés notamment le 27 mars, où un train rempli d’australiens est touché.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le territoire est successivement traversé par les troupes françaises, britanniques et allemandes. 6 lignes desservent alors la gare de Saint-Pol vers Arras, Boulogne, Béthune, Lens, Abbeville et Doullens. Le fret de marchandises pour les allemands est important : ciment, sable, fer, bois, charbons contribuent à la construction d’ouvrages militaires. Les trains sont confiés aux personnels allemands. Les allemands implantent ensuite des bases de lancement V1, notamment à Siracourt, village bombardé de 1943 à 1944. Saint-Pol-sur-Ternoise est également bombardée et la gare ne sera reconstruite qu’en 1963.
A la libération, par manque de locomotives et de combustible, le trafic ferroviaire est restreint et la ligne ferme aux voyageurs en 1977. Un service de marchandises limité sera toutefois maintenu.