Patrimoines - Pas-de-Calais le Département
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Un secteur artisanal antique de potier à Thérouanne

Les archéologues du Pas-de-Calais ont mené une fouille le long de la Chaussée Brunehaut (RD 341) au lieu-dit « la Râperie » à Thérouanne. La fouille précède l’implantation d’un supermarché et d’une station-service. Les vestiges d’un secteur artisanal et différentes aires funéraires de la période antique ont été mis au jour. L’opération a également révélé une habitation de la fin du Moyen Âge ou du début de l’époque moderne.

Sommaire

Thérouanne, une histoire riche pour l’Archéologie

Le site de fouille de Thérouanne se situe en périphérie de la commune et le long de l’ancienne voie romaine reliant Arras à Boulogne-sur-Mer. Cette voie partage une partie du tracé actuel de la Route Départementale 341, surnommée la Chaussée Brunehaut depuis le Moyen Âge. Thérouanne devient la capitale de la Morinie (le pays des Gaulois Morins) lors de son intégration à l’Empire romain (à la fin du premier siècle avant notre ère). Capitale de cité et de colonie pendant l’Antiquité, Thérouanne était une ville importante par sa taille et son statut.

Par la suite, Thérouanne subit successivement des destructions et des invasions de la part des Francs, des Normands, puis plus tard des Anglais et des troupes de Charles Quint.

Une découverte majeure pour les céramiques de Thérouanne

C’est la première fois que des vestiges d’un secteur artisanal destiné à la fabrication de céramiques sont mis au jour à Thérouanne. Trois fours de potiers gallo-romains datant du milieu du 2ième siècle ont livré des ratés de cuisson. Ces derniers vont rendre possibles des analyses comparatives afin de déterminer les échanges commerciaux avec d’autres territoires de l’époque antique. Jusqu’à maintenant, il n’était pas possible de confirmer avec certitude l’origine des céramiques provenant de Thérouanne.

Vestiges d’un four de type alandier

Photo des vestiges d’un four de type alandier pendant qu’un archéologue du Pas-de-Calais procède à des relevés. Au premier plan, la première moitié circulaire de la sole est dans un bon état de conservation. La seconde moitié circulaire de la sole est dégradée, des vestiges de céramiques y sont visibles. En arrière-plan, la partie creusée correspond à l’aire de chauffe où le potier se tient pour alimenter le feu.

Le four en meilleur état de conservation est probablement destiné à la cuisson des cruches à une ou deux anses. Une moitié circulaire de la sole de ce four est assez bien conservée. La sole est la plateforme perforée entre la chambre de chauffe et l’espace de cuisson. Elle diffuse la chaleur pour cuire les céramiques. Ces fours enterrés sont simples à concevoir avec de la terre et de l’argile.

Crédits : CD62/DA.

Le four en meilleur état de conservation est probablement destiné à la cuisson des cruches à une ou deux anses. Une moitié circulaire de la sole de ce four est assez bien conservée. La sole est la plateforme perforée entre la chambre de chauffe et l’espace de cuisson. Elle diffuse la chaleur pour cuire les céramiques. Ces fours enterrés sont simples à concevoir avec de la terre et de l’argile.

Fonctionnement d’un four de type alandier

Illustration d’un four de type alandier. Le potier alimente l’alandier par l’air de chauffe. Les poteries sont disposées dans l’espace de cuisson. L’air chaud remonte à travers la sole de la chambre de chauffe vers l’espace de cuisson. La fumée s’échappe par un assemblage de tuiles ou des rebuts de cuisson disposés en haut du dôme de terre.

Un four de type alandier permet la cuisson des céramiques sans contact direct avec les flammes. Le potier alimente un foyer qu’on nomme alandier et la chaleur se propage dans la chambre de chauffe. La chaleur remonte par les trous de la sole dans le laboratoire (l’espace de cuisson) où les céramiques sont disposées. Le laboratoire est entouré d’un dôme de terre recouvert d’un assemblage de tuiles ou des rebuts de cuisson laissant la fumée s’évacuer. La cuisson à une température de 900° dure au minimum 12 à 16h. Après le refroidissement, le dôme de terre est cassé pour récupérer les céramiques.

Crédit : Pierre-Yves Videlier.

Un four de type alandier permet la cuisson des céramiques sans contact direct avec les flammes. Le potier alimente un foyer qu’on nomme alandier et la chaleur se propage dans la chambre de chauffe. La chaleur remonte par les trous de la sole dans le laboratoire (l’espace de cuisson) où les céramiques sont disposées. Le laboratoire est entouré d’un dôme de terre recouvert d’un assemblage de tuiles ou des rebuts de cuisson laissant la fumée s’évacuer. La cuisson à une température de 900° dure au minimum 12 à 16h. Après le refroidissement, le dôme de terre est cassé pour récupérer les céramiques.

Les autres éléments de la production de céramique

Une cuve de décantation d’argile et un puits antique ont également été mis au jour. Ils font partie des installations nécessaires à la production de céramique. L’emprise de la fouille n’a pas révélé l’emplacement des tours des potiers et de la zone de séchage.

Vestiges d’un puits circulaire en pierre.

Vestiges d’un puits antique.

Crédits : CD6/DA/V. Merkenbreack.

Vestiges d’un puits antique.

Plusieurs structures funéraires

Les lieux funéraires sont souvent relégués à la périphérie des communes et non loin des axes routiers. C’est le cas pour Thérouanne avec la mise au jour de plusieurs structures distinctes les unes des autres par leurs rites funéraires et leurs époques :

  • Des bûchers (entre le 2 et 3ième siècle après J.-C.),
  • Des tombes romaines (période antique),
  • Des tombes à inhumation (antiquité tardive).
Photo de l’Archéo-anthropologue du Pas-de-Calais dégageant la terre des pieds d’un squelette. Le squelette est allongé et son crâne est endommagé.

L’archéo-anthropologue dégage minutieusement la terre du squelette et collecte le moindre indice. Les prochaines analyses permettront probablement d’établir les datations des différentes mises au jour funéraires du site.

Crédits : CD62/DA.

L’archéo-anthropologue dégage minutieusement la terre du squelette et collecte le moindre indice. Les prochaines analyses permettront probablement d’établir les datations des différentes mises au jour funéraires du site.

3 Squelettes d’animaux

Galerie photos

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Généralement, les animaux sont consommés et les os sont jetés sans précautions aux dépotoirs (les poubelles de l’époque). Ce n’est pas rare qu’une mise au jour révèle des squelettes enterrés d’animaux dans un bon état de conservation.

Les vestiges d’une habitation

Vue aérienne des vestiges des murs de l’habitation. Jouxtant l’habitation, les vestiges du four de type alandier qui est antérieur à la construction de l’habitation.

Les vestiges en pierre d’une habitation et de nombreuses fosses dépotoirs renfermant des déchets liés à la vie quotidienne (céramique, faune, poisson…) ont été mises au jour. Il est probable que le secteur a été réinvesti par des habitants qu’à partir de la fin du Moyen Âge ou au début de l’époque moderne. À côté de l’habitation, les vestiges du four de potier sont antérieurs à la construction.

Crédits : CD62/J. Pouille.

Les vestiges en pierre d’une habitation et de nombreuses fosses dépotoirs renfermant des déchets liés à la vie quotidienne (céramique, faune, poisson…) ont été mises au jour. Il est probable que le secteur a été réinvesti par des habitants qu’à partir de la fin du Moyen Âge ou au début de l’époque moderne. À côté de l’habitation, les vestiges du four de potier sont antérieurs à la construction.