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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
La première église de Mingoval a été construite vers 1278, à la demande du seigneur local Jehan. Cependant, l’église actuelle a été probablement construite sur l’emplacement de la première, à la fin du 16e siècle. Nous savons qu’en 1599 lors de sa construction, elle était pourvue de trois nefs et d’une tour fortifiée. De multiples remaniements ont été réalisés au cours du 16e au 18e siècle. Le chœur par exemple est reconstruit en 1664 et la nef en 1780 (un seul vaisseau).
La tour de l’église est coiffée d’une flèche en pierre à crochets qui fut victime plusieurs fois de la foudre, en 1926, 1972 et 1989. Le clocher est classé aux Monuments Historiques en 1927 pour permettre une restauration identique et respectueuse de sa structure originelle.
La tour fortifiée de Notre-Dame a été érigée en 1475. Nous savons qu’un chemin de ronde a été rajouté en 1599 pour surveiller les environs. Ce chemin de ronde est muni de tourelles aux angles pour accueillir les guetteurs. Des meurtrières sont aussi taillées sur les faces de la tour pour faciliter le tir en cas d’attaque.
On peut voir sur la face sud de la tour, une tourelle décorée de petites statues, cas rares à observer aujourd’hui. Deux écus sont sculptés en-dessous d’une meurtrière : l’un représente un heaume (un casque) et l’autre en forme de losange porte des armes, certainement celle des seigneurs De Lannoy, dont Charles Lannoy fit prisonnier François Ier à Pavie et l’emmena en Espagne en 1525. Un personnage est aussi sculpté et posé sur un socle gravé. Il s’agit d’un buste d’homme coiffé d’une toque à la Henri II (16e siècle).
Quelques dates clefs
1278 : construction de la première église à Mingoval
1475 : construction de la tour
16e siècle : construction de la nouvelle église
17e-18e siècles : restaurations et remaniements de l’église
1927 : classement du clocher aux Monuments Historiques et restauration de la flèche foudroyée.
Le portail de l'enclos paroissial enserrant l'église de Mingoval
Le portail de l'enclos paroissial enserrant l'église de Mingoval
L’église de Mingoval était encerclée par un enclos paroissial. Ce dernier était ouvert par un grand portail. Ce portail, dit de Saint Liévin, a été rajouté en 1780. Il a été déplacé à son emplacement actuel en 1883 par l’abbé Denissel.
L’église et le portail sont construits en pierre locale. En effet, on trouvait des carrières, notamment de moellons, à Mingoval.
L'église Notre-Dame de Mingoval
Détails des crochets de la flèche en pierre
Les sculptures sur la tourelle
La tourelle de guet du chemin de ronde
L'église Notre-Dame de Mingoval
Le portail de l'enclos paroissial enserrant l'église de Mingoval
