Patrimoines - Pas-de-Calais le Département
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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois

Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.

Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.

En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.

Parcours : étape 1/21

L’Artois, un comté frontalier sujet aux conflits territoriaux depuis le Moyen-âge

L’Artois, un comté  frontalier sujet aux conflits territoriaux depuis le Moyen-âge

Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.

Jusqu’au 14e siècle, le comté d’Artois était directement contrôlé par le roi de France (depuis le traité de Verdun en 1212), mais les confrontations militaires sur le territoire entre la France et l’Espagne (dirigée alors par l’empereur Charles Quint) obligent la France a abandonné l’Artois aux Pays-Bas espagnols en 1526. L’Artois devient donc une zone frontalière majeure entre ces deux pays, où les troupes armées se rencontrent régulièrement, pillent les villages et tentent de récupérer le territoire adverse.

Dessin du 16e siècle gravé à l'intérieur de la tour et représentant un soldat en costume d'époque

Le comté d’Artois doit également faire face aux troubles religieux qui secouent l’Europe pendant les guerres de religion (1562-1598). Enfin, le roi français Louis XIII mène la guerre contre l’Empire pour récupérer le comté d’Artois pendant la Guerre de Trente Ans. (1618-1648). Ce dernier récupère une grande partie des territoires grâce au traité des Pyrénées en 1659. Depuis, le comté d’Artois s’est agrandi progressivement pour atteindre les limites actuelles du département du Pas-de-Calais.

Les églises, un lieu de refuge et de défense

Les tensions politiques et les revendications territoriales entre les souverains européens, font du comté d’Artois la cible privilégiée des invasions et des pillages des troupes armées. Leur passage se faisait essentiellement sur les anciennes voies romaines et gauloises du comté, seuls chemins praticables pour l’artillerie militaire. C’est pourquoi on remarque que les églises fortifiées sont souvent situées sur, ou à proximité, de ces anciennes voies romaines (notamment la Chaussée Brunehaut).

Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.

En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs.

Le clocher de l'église après sa restauration

-  Les églises fortifiées présentent souvent les mêmes caractéristiques :

  • Elles sont surélevées pour augmenter la visibilité et faciliter la surveillance des environs : la hauteur de leur tour est augmentée ou elles sont construites sur un site surélevé;
  • Un chemin de ronde est souvent construit au sommet de la tour, protégé par une balustrade à créneaux;
  • Le beffroi de cloches peut-être utilisé pour donner l’alerte en cas d’attaque;
  • On peut aussi trouver des salles aménagées pour accueillir la population et leurs biens en cas d’invasion, ou des salles de garde pourvues d’une cheminée.

Une architecture originale de notre département, à protéger et mettre en valeur

Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. La particularité des églises artésiennes, contrairement aux autres églises fortifiées de France (Aquitaine, Alsace, Thiérache), est qu’elles adoptent un système défensif passif plutôt qu’un vrai système militaire. Elles dissuadent plus qu’elles ne défendent.

Plus étonnant, un certain nombre d’églises fortifiées du comté sont coiffées d’une flèche octogonale en pierres décorées de crochets sculptés. Ces derniers pouvaient même faciliter la pose d’échafaudages  pour l’entretien des flèches. Elles viennent souvent compléter, voire remplacer, l’ancienne terrasse du chemin de ronde qui était peu adaptée au climat pluvieux de la région.

Détails des crochets sculptés de la flèche

Le Département s’efforce à protéger et valoriser son riche patrimoine. Il intervient sur les monuments protégés au titre des Monuments Historiques mais également sur le patrimoine rural, non protégé. Des mesures de sauvegarde et de restauration sont donc pilotées par le Département, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, le Conseil Régional et l'Unité départementale de l’Architecture et du Patrimoine.