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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
L’église d’Hermaville est mentionnée pour la première fois en 1099. L’aquarelle des albums du duc de Croÿ nous donne un aperçu de l’église au début du 16ième siècle : il s’agit alors d’une petite église, composée d’une nef et d’un chœur à chevet plat. L’église est en construite en pierres blanches locales sur un soubassement de grès. Couverte aujourd’hui en ardoises, on peut voir qu’elle était couverte de tuiles au 16ième siècle.
Une tour aux caractéristiques défensives
La tour fortifiée a donc été construite après, en 1629, comme l’indique la date gravée sur le portail. L’édifice est en partie reconstruit en 1782 dans un style classique.
La tour de l’église Saint-Georges construite en 1629 est fortifiée pour se protéger des attaques, nombreuses au 16ième siècle. Un chemin de ronde avec des tourelles de guet aux angles est aménagé au sommet de la tour pour surveiller le village. Une tourelle d’angle laisse supposer l’existence d’étages aménagés dans la tour, auxquelles on accédait par un escalier à vis. Les guetteurs, voire la population, pouvait y trouver refuge en cas d’invasion.
L'église Saint-Georges et l'ancien mur d'enceinte restauré en 2014
L'église Saint-Georges et l'ancien mur d'enceinte restauré en 2014
Comme on peut le voir sur les anciens plans cadastraux, l’église construite dans le cimetière, était auparavant encerclée par un mur d’enceinte. Ce mur, plus élevé que celui d’aujourd’hui, était aussi muni d’une tourelle d’angle sur le coin droit. Il s’agissait d’un dispositif de défense supplémentaire. Le Conseil départemental a souhaité restaurer ce mur pour garder le souvenir de ces anciennes fortifications.
Dates clefs
1099 : première mention de l’église
1629 : construction de la tour fortifiée
1782 : reconstruction de l’église dans un style classique
2014 : restauration des charpentes et de la couverture du chœur de l’église par le Conseil départemental, la Fondation du Patrimoine et la Région.
La tour fortifiée d’Hermaville est surmontée d’une flèche en pierre à crochets, typique de l’Artois. Ses crochets sculptés représentent des visages d’homme.
