Patrimoines - Pas-de-Calais le Département
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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois

Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.

Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.

En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.

Parcours : étape 19/21

L'église Saint-Nicolas d'Avesnes-le-Comte

Les origines de l'église Saint-Nicolas

La première église d’Avesnes-le-Comte a été construite au XIIe siècle, il n’en reste que le chœur. Le reste de l’édifice est reconstruit au 16ième siècle : la nef date de 1574. Elle est construite en pierres blanches, sur un soubassement en damier de grès et de silex.

La tour de l'église Saint-Nicolas d'Avesnes-le-Comte

Lors de sa construction, l’église était surmontée d’une flèche en pierre (posée en 1612) mais celle-ci s’est effondrée en 1736 puis a été remplacée par une flèche de charpente et d’ardoise en 1895.

Un édifice lié à l'histoire

L’église d’Avesnes-le-Comte reflète l’histoire mouvementée du Comté d’Artois. Ses travaux de reconstruction et d’embellissement ont été en partie financés par l’Empereur Charles Quint et le seigneur Adrien Morel de Tangry. On peut d’ailleurs apercevoir sur la face sud de la tour les armes du roi d’Espagne, du roi de France et du seigneur de Tangry. Ces écus montrent la position frontalière de la ville au 16ième siècle et pourraient ainsi expliquer le côté vigie-défensif de la ville. On peut aussi remarquer la présence d’un château sur les albums de Croÿ, aujourd’hui en ruines.

Face sud de la tour: les trois écus 

Des éléments défensifs ont été posés sur la tour pour se protéger des attaques. La tour soutenue par d’épais contreforts s’achève par un chemin de ronde. On peut voir les restes d’échauguettes d’angles, en partie recouvertes par le nouveau dôme. La tour a d’ailleurs été surélevée en 1574 pour mieux surveiller les environs. Des meurtrières sont percées sur les murs pour observer et tirer à couvert. 

Dates clefs

  • 1150 : construction de la première église
  • mi-16ième siècle : reconstruction de l’église (tour et nef)
  • 18ième siècle : restauration de la tour
  • 2010 : restauration sur la tour (maçonnerie et couverture) avec l’aide du Conseil départemental, de la DRAC et de la Fondation du patrimoine

Pour la petite histoire...

L’église est placée sous la protection de Saint-Nicolas. Pourtant, un autre saint représenté dans l’église, est très important pour la ville : Saint Sébastien. Il était le patron des soldats, et particulièrement des archers, activité très répandue à Avesnes-le-Comte grâce à la création d’une compagnie d’archers par Charles Quint au 16ième siècle.

Frises sculptées des colonnes de la nef

A l’intérieur de l’église, vous pourrez admirer les frises sculptées des colonnes de la nef. Dragons, chiens, motifs végétaux et scènes du Jugement Dernier y sont représentés…