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Le torchis, matériau d'hier et de demain
Le festival « Osez la Terre ! » co-organisé par le Parc Naturel régional des Caps et Marais d’Opale et la Direction des affaires culturelles du Pas-de-Calais en partenariat avec les différents membres du Groupe Torchis-Terre crue se déroule du 1er au 3 juin 2023 à la maison du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. A cette occasion, les habitants du territoire, les scolaires et lycéens redécouvrent leur patrimoine.
Ce parcours en 7 étapes vous emmène à la découverte du torchis et de ses spécificités, à travers des exemples de restauration exemplaire. Ces projets témoignent d’un savoir-faire ancestral et des potentialités de la terre crue pour l’architecture de demain.
Les bâtiments de cette ferme figurent sur le cadastre napoléonien de 1812. Ces deux granges en torchis d’environ 120 m² chacune, sont utilisées à des fins agricoles jusqu’en 1989. L’ensemble, racheté en 2005, est restauré en 2007. Les propriétaires ont souhaité reconvertir ces granges en habitat tout en préservant une certaine authenticité du bâti. Cela a donné lieu à une réfection des charpentes et des couvertures ainsi que du torchis sur les deux façades de l’une des granges. L’autre grange a été dotée d’un bardage en bois sur sa façade côté nord, tandis que la façade côté sud est restaurée en torchis.
Ces deux bâtiments présentent une façade caractéristique de l’architecture en torchis. De type allongée, les façades sont plutôt basses et comprennent un seul niveau. La toiture, pentue à deux versants, est recouverte de pannes flamandes. Pour la couverture, démunie de gouttière, c’est le coyau en débord qui protège la structure du ruissellement de l’eau. A l’origine, cette bâtisse agricole était dépourvue d’ouverture. Seules de petites baies de ventilation jalonnaient la façade et permettaient d’identifier la destinée du bâtiment. L’un des enjeux de la restauration était de faire en sorte que les baies, nouvellement créées, s’insèrent harmonieusement à cette grange en torchis. Ainsi, une double fenêtre prend appui sur un poteau cornier tandis que d’autres fenêtres, de formes rectangulaires, sont plus hautes que larges. La porte rectangulaire est large et ajourée. Les tenons passants des solives sont perceptibles dans les murs, ils permettent de relier les murs de façade entre eux et de garantir la solidité du bâti.
Le pignon maçonné en pierre et brique est exposé à l’ouest. Il garantit une protection du bâti aux risques liés aux aléas climatiques. Des chaines d’angles en brique viennent augmenter la résistance de la maçonnerie. Le soubassement est maçonné en silex avec moellons à pierre vue qui comme son nom l’indique, laisse visible la tête des pierres. Il élève la façade et réduit l’exposition à l’humidité, dommageable pour le torchis.
Les constructions en torchis sont principalement assimilées à des bâtiments anciens et surtout à du bâti courant établi essentiellement en milieu rural. Présent sur du patrimoine civil, tels que des maisons, des mairies, des commerces ou même des écoles, le torchis est aussi avéré sur des fermes ou des bâtiments associés à des activités agricoles, nombreux au sein du département. Dans une moindre mesure, il est parfois présent sur du patrimoine religieux et noble à l’instar des chapelles, des manoirs ou encore des presbytères majoritairement construits en pierres ou en briques.
Le torchis est un matériau écologique et sain :
Consommant peu d’énergie dans la mesure où il ne nécessite pas de transport, ni de traitement lourd ;
Peu onéreux dans sa mise en place ;
Simple à utiliser ;
Nécessitant un entretien régulier mais peu coûteux ;
Sain et respirant dans la mesure où il régule l’humidité de l’air à l’intérieur du bâti et assure une isolation acoustique.
Vue du bardage en bois de la façade nord
Vue de l'une des façades restaurée en torchis
Vue de la grange restaurée en habitat pendant les travaux