Situé sur le territoire de Saint-Léonard, le château de Pont-de-Briques est une construction des XVIIe et XVIIIe siècles, en pierre grise du pays, qui a accueilli Napoléon.
Création du domaine de Pont-de-Briques
Le domaine de Pont-de-Briques, que l’on a confondu avec la seigneurie du même nom, n’a jamais été un fief. Il a été constitué de toutes pièces au XVIIe autour d’une petite ferme, qui appartenait dans le second tiers du siècle précédent à Pierre Le Sueur, contrôleur du domaine du roi pour le comté de Boulogne.
C’est Louise d’Audegau (décédée en 1648), son père Bernard, capitaine des portes de Boulogne-sur-Mer, puis son frère Bernard II, commandant du château de cette ville et seigneur d’Hubersent, qui constituent le domaine de Pont-de-Briques. De 1640 à 1656, ils en triplent la superficie et font construire l’édifice principal.
Par le mariage de la petite-fille de Bernard II, Louise-Marie d’Audegau, avec son cousin germain François de Patras de Campaigno, le 16 octobre 1704, le château de Pont-de-Briques échoit à cette famille, dont plusieurs membres exercèrent la charge de sénéchal du Boulonnais. Leur fils aîné reconstruit la chapelle en 1749, et leur petit-fils, François-Omer, marquis de Campaigno, fait surélever le corps de logis et agrandir les ailes entre 1786 et 1792, sous la direction d’un entrepreneur boulonnais, Giraud-Sannier.
Quartier général de Napoléon 1er
Confisqué au profit de la Nation pendant la Révolution puis restitué à leurs propriétaires, le château sert de quartier général à Napoléon 1er de 1803 à 1805, pendant le camp de Boulogne, dressé en vue de l’invasion de l’Angleterre.
Bien de la famille Duquesne de Clocheville entre 1810 et 1879, le château est légué aux hospices de Boulogne, puis rétrocédé en 1902 aux Orphelinats catholiques Beaucerf.
Menacé de destruction par une déviation routière, il en est sauvé grâce à la mobilisation des associations patrimoniales locales et à la création d’une société de sauvegarde du château impérial de Pont-de-Briques, en juin 1966 : il est partiellement classé au titre des monuments historiques en 1974, puis acheté et restauré en 2000 par une société immobilière.
La communauté d’agglomération du Boulonnais loue actuellement les pièces occupées par Napoléon lors de son séjour. Elles font l’objet d’un projet muséographique consacré à l’histoire du camp de Boulogne.