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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (
10e
au
18e
siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le
14e
et le
16e
siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux
16e
et
17e
siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
L’origine de la construction de l’église de Bouvigny-Boyeffles est incertaine mais remonterait au
12e
siècle. En effet, l’évêque d’Arras donna l’autel de Bouvigny à l’abbaye de Nogent-à-Coucy en 1167, laissant supposer que l’édifice existait déjà.
Tour de l'église Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles
Tour de l'église Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles
L’église est reconstruite au rythme des aléas de la guerre, seule la tour date du
16e
siècle. La nef et le chœur ont été remaniés au
19e
siècle (1807 puis 1845) après la Révolution durant laquelle l’église servait de lieu de fabrication de salpêtre. D’importantes modifications sont apportées en 1866 lorsque le chœur est réaménagé et qu’une chapelle est construite à la demande de la famille Herreng de Boisgérard.
L’église est légèrement endommagée lors de la Première Guerre mondiale. Les travaux de restauration sont confiés aux architectes Degez et Philippe.
Des caractéristiques défensives
Le village a souffert des nombreuses guerres du
15
e au
18e
siècle. L’église garde les traces de ces destructions notamment les incendies causés en 1214 et en 1537 par les soldats du comte de Flandres et de François Ier. De même, des traces de projectiles sur la tour, bien antérieures aux conflits mondiaux, laissent supposer que la tour était la cible d’attaque dans le passé.
L’architecture défensive de l’église fait écho aux troubles militaires de l’époque. L’église sert de lieu de surveillance. C’est pourquoi elle est construite sur une parcelle surélevée du village, peut-être sur le site d’anciennes fortifications médiévales. La tour est également percée de meurtrières permettant de surveiller sans être la cible des tirs ennemis. Une salle de guet était aménagée à l’étage de la tour. Elle a sûrement accueilli les habitants du village lors d’invasion car l’épigraphie raconte que la population était brûlée vive dans la tour lors du passage des troupes en 1214 et 1537.
Dessin du 16e siècle gravé à l'intérieur de la tour et représentant un soldat en costume d'époque
Dessin du 16e siècle gravé à l'intérieur de la tour et représentant un soldat en costume d'époque
On peut voir sur les murs intérieurs de la tour, des étonnants dessins datant du
16e
siècle, notamment la représentation d’un soldat en costume d’époque armé d’une épée et d’un mousquet.
Quelques dates clefs
12e
siècle : construction de la première église
12e
-
15e
siècles : destructions et reconstruction de l’église
19e
siècle : restauration (chœur et chapelle Herreng de Boisgérard)
20e
siècle : restauration par les architectes Degez et Philippe après la guerre2012 : restauration du clocher du
16e
siècle. Pour ce projet, le Conseil départemental, la Région ainsi que la Fondation du patrimoine et la Sauvegarde de l’Art Français ont travaillé en collaboration.