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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (
10e
au
18e
siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le
14e
et le
16e
siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux
16e
et
17e
siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
La première église du village datait du
12e
siècle, mais l’église fut la cible d’incendies à plusieurs reprises dû au passage des troupes armées. En 1537 et 1597 par exemple, l’église est pillée puis incendiée avec les meubles et les bêtes qui y étaient entreposés. En 1640, les Français brûlent même la population réfugiée dans la tour de l’église.
L’église a ainsi été plusieurs fois remaniée et reconstruite. Les albums du Duc de Croÿ nous montrent la tour fortifiée érigée au
16e
siècle. Le chœur et la nef sont aussi reconstruits selon le plan actuel. La tour est remaniée au 19e siècle après l’ouragan de 1876 puis après les bombardements de la Première Guerre mondiale.
La tour et son architecture défensive
La tour de l’église d’Estrée-Cauchy a servi de lieu de refuge pour la population lors des périodes troublées du
15e
au
18e
siècle. En effet, des salles fortes étaient aménagées à l’étage de la tour, isolées du rez-de-chaussée par la voûte. Seul un escalier étroit permettait d’y accéder. La population venait s’y réfugier avec leurs meubles de valeur et leur bétail.
Pour défendre l’église et limiter sa prise par les troupes ennemies, la tour est munie de moyens de défense dissuasifs : des archères cruciformes sont percées au deuxième niveau de la tour afin de tirer sur l’assaillant. Au rez-de-chaussée, ce sont de véritables canonnières permettant le lancement de boulets qui sont disposées.
Des guetteurs étaient positionnés sur le chemin de ronde, au sommet de la tour. Ils surveillaient l’arrivée de troupes armées pour prévenir la population.
Détail d'une canonnière, située sur la tour de l'église
Détail d'une canonnière, située sur la tour de l'église
Quelques dates clefs
12e
siècle : construction de la première église
16e
–
17e
siècle : incendies et destructions de l’église par les troupes armées
Fin
17e
siècle : reconstruction de l’église
19e
siècle : restauration de la flèche
2011 : restauration de la tour fortifiée
La restauration de l'église Saint-Pierre
D’importants travaux de restauration ont été menés en 2011 sur la tour de l’église Saint-Pierre, financés par le Conseil départemental, la Région et la Fondation du Patrimoine.
L’architecte du patrimoine Hugues Dewerdt chargé du projet, a voulu restituer le clocher tel qu’il était avant les restaurations du
19e
siècle. En effet, lorsque le clocher est endommagé par l’ouragan et les bombardements, le chemin de ronde est abandonné pour reconstruire les couvertures du clocher. H. Dewerdt s’est donc basé sur les albums du duc de Croÿ et les édifices fortifiés voisins comme celui de Camblain-l’Abbé pour restaurer le clocher. L’esthétique originelle de la tour, avec sa courtine
et son chemin de ronde en pierre, a ainsi été restituée.