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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (
10e
au
18e
siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le
14e
et le
16e
siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux
16e
et
17e
siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
L’église de Magnicourt-en-Comté a été construite au
12e
siècle. Son plan est composé d’une tour fortifiée, d’une nef et d’un chœur en abside. Des collatéraux ont été rajoutés à la nef au
16e
siècle pour agrandir l’édifice : le collatéral sud en 1575 et le collatéral nord en 1587. Le chœur date du
18e
siècle comme l’indique des graffitis sur les murs, notamment la date de 1742.
L’église a subit plusieurs restaurations au cours des siècles : les dates de 1587 et 1894 sont inscrites sur le mur ouest de l’église. C’est certainement vers 1825 que la tour est coiffée de sa couverture actuelle, entraînant la destruction du chemin de ronde.
La tour d’origine de l’église Saint-Léger possède des caractéristiques défensives intéressantes. La structure de son sommet nous laisse penser qu’à l’origine, la tour ne possédait pas de couverture mais se terminait par un chemin de ronde permettant de surveiller le village.
Des éléments défensifs ont été disposés sur la nef de l’église, laissant supposer qu’il existait une salle de refuge pour les habitants, dans les combles de la nef. En effet, on peut apercevoir des meurtrières, en partie rebouchées, sur le mur nord du collatéral de la nef. Des meurtrières sont également percées sur la tour pour tirer sur l’assaillant tout en étant protégé.
Si on observe bien, on peut également remarquer un mâchicoulis sur le mur-ouest du collatéral. Ce mâchicoulis protégeait la porte d’entrée seigneuriale (aujourd’hui bouchée), de l’église.
16e
siècle : agrandissement de l’église par des collatéraux
1825 : destruction du chemin de ronde et remplacement de la couverture
A découvrir
On peut observer au sommet de la tour, sur la face sud, huit modillons sculptés dont deux en forme de visages. L’un représente un ange rieur, et l’autre un ange pleureur. La date 1665 est gravée à côté de ces modillons.