Classée au titre des Monuments historiques
Un peu d’histoire
Douriez est située au bord de l’Authie, limite naturelle avec le département de la Somme, à proximité de l’ancienne voie romaine appelée la « chaussée Brunehaut ». En 1505, François de Créquy, seigneur de Douriez, gouverneur du Boulonnais et ambassadeur du roi Louis 12 en Angleterre, et Marguerite Blondel, son épouse, choisissent Douriez comme lieu de sépulture et y fondent un chapitre de six chanoines. La construction de l’église collégiale s’échelonne entre 1505 et 1518 .
En 1638, les troupes françaises ravagent Douriez, l’église est incendiée, les voûtes s’écroulent et le village restera désert 18 mois. Petit à petit les maisons des chanoines sont reconstruites. Le chœur et la nef de l’église sont rétablis au début du 18e siècle . Dès 1873, François Massenot, architecte diocésain d’Amiens, engage un important projet de restauration de l’édifice, notamment au niveau des couvertures avec restitution d’une flèche. Le chantier est brutalement interrompu trois ans plus tard et restera inachevé faute d’argent, en témoignent des pierres simplement épannelées, laissées sans sculpture.
Longue de 45 mètres et d’un plan en croix latine, la collégiale comprend trois vaisseaux, une nef flanquée de deux collatéraux, à quatre travées, et un transept. Le chœur est plus large et nettement plus haut que le vaisseau central. Dans une niche du chœur (enfeu) subsiste la pierre tombale de François de Créquy, couverte d’une exceptionnelle voûte en pierre sculptée. L’édifice est entièrement vouté sur croisée d’ogives, à noter la voûte de la chapelle Nord qui a conservé ses clefs sculptées du 16e siècle représentant des épisodes de la vie de la Vierge. Les charpentes du 19e sont en chêne, couvertes en ardoises violines. L’édifice a conservé globalement son aspect 16e siècle, représentatif de l’architecture gothique flamboyante du Nord de la France .
La restauration
Depuis le début du 20e siècle la collégiale représente une très lourde charge pour la Commune de Douriez, propriétaire de l’édifice. Son inscription en 1926 puis son classement en 1982, au titre des Monuments Historiques, ont permis, grâce la participation financière de l’Etat, d’entreprendre la restauration de différentes parties, les contreforts et la flèche entre autres, mais aussi les nécessaires travaux d’entretien qui ont été systématiquement suivis par l’architecte des Bâtiments de France (ABF).
En 2010 l’édifice présente des désordres de plus en plus sérieux : voûtes dangereusement fracturées, charpentes contaminées par insectes et champignons, couvertures provisoires, vitraux déformés et cassés, installation électrique et paratonnerre non conformes aux normes en vigueur. L’entretien courant n’était plus une réponse suffisante aux besoins croissants de l’édifice.
En 2010, sur conseil de la DRAC Nord-Pas-de-Calais, une étude préalable de diagnostic est confiée à Eric Barriol architecte du patrimoine. L’enjeu était d’évaluer la restauration globale de l’édifice. Les investigations ont permis d’établir un projet architectural de restauration cohérent et soucieux de préserver l’authenticité du lieu et sa complexité, en conservant les traces de toutes les restaurations précédentes.
En 2014 et 2015, l’assistance à maîtrise d’ouvrage de la DRAC, l’ingénierie du Département et l’architecte ont permis d’aider la Commune à la mise en œuvre d’un plan patrimoine ambitieux pour la restauration totale de l’édifice , projet estimé initialement à 3 millions d’euros d’investissement.
Plusieurs phases ont défini une programmation pluriannuelle en partenariat avec le Conseil départemental du Pas-de-Calais et l’Etat :
- Phase I - décembre 2015 à octobre 2016 – Toitures et façades de chœur et sacristie – extérieurs – 728 000 € ttc
- Phase II – décembre 2016 à février 2018 – Toiture de transept et bas-côtés, façades latérales, intérieur du chœur – 841 000 € ttc
- Phase III – février 2018 à décembre 2018 – Toiture de nef, façade occidentale, intérieur de transept, nef, bas-côtés – 883 000 € ttc
Avec la contribution d'Eric Barriol, architecte du patrimoine.