Classée au titre des Monuments historiques
Un édifice symbole de l'histoire de la ville
L’église Notre-Dame de Calais témoigne de plusieurs campagnes de construction s’étalant du 13e au 17e siècle.
Une première église est répertoriée à Calais dès 1224 ; les éléments de cet édifice sont intégrés à la construction actuelle, résultat des chantiers successifs. Les Anglais présents de 1347 à 1558, entreprennent l’agrandissement de l’église au 14e siècle. Les habitants ayant fuit, les anglais emploient des ouvriers flamands pour réaliser ce chantier. Son style mêle donc les influences anglaises et flamandes.
Au 17e siècle, une chapelle axiale est ajoutée à l’édifice. A la même époque, l’église se dote d’un magnifique retable en marbre et albâtre. Notre-Dame renferme également un orgue, réalisé dans le second quart du 18e siècle par J.H Piette et J.J Baligand.
Le retable de Notre-Dame de Calais
Au 17e siècle, dans la partie Nord du Pas-de-Calais, les grands retables, les chaires et les confessionnaux, témoignent d’un vocabulaire flamand. L’œuvre la plus emblématique est le monumental retable de l’église Notre-Dame de Calais, en albâtre, acheté en partie préfabriqué à Anvers et sculpté par l’Audomarois Adam Lottman (vers 1585-1663) entre 1624 et 1629. Ce retable illustre le rôle des marchands anversois et l’envergure de l’artiste, actif de Valenciennes à Calais et diffusant un style emprunté d’italianisme. Dans cette même veine baroque, il faut citer l’atelier des frères Piette à Saint-Omer, actif de 1690 à 1755 en Artois et en Flandre maritime.
Après la Révolution, l’église est rendue au culte en 1802 et sera en partie restaurée. La façade occidentale est reconstruite. Le plan de l’édifice actuel est en croix latine, la nef comprend deux niveaux. Par arrêté du 10 septembre 1913, l’ensemble de l’église est classé au titre des Monuments historiques.
Endommagée à la Seconde Guerre mondiale, le clocher de l’église s’écroule. La croisée du transept et la tour centrale détruites sont reconstruites à l’identique. Le chœur, du fait des dégâts, est fermé dès 1945. L’église comporte encore de superbes éléments du buffet d’orgue ancien, aujourd’hui exposés dans la nef. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les campagnes de travaux se suivent et la reprise des décors de l’édifice entrepris en 1963 lui donnent un caractère néo-gothique.
De 2000 à 2001, les dallages de la nef et du transept et les baies occidentales sont restaurées. En 2007, la commune lance une nouvelle grande campagne de travaux de restauration, en partenariat avec l’État et le Département, avec la réfection des couvertures et charpentes du chœur et de ses bas-côtés, du dôme, et du lanterneau de la chapelle de la Vierge, pour la première tranche. La seconde concernant les intérieurs du chœur et de la chapelle à la vierge est réalisée en 2011. Le grand retable sera quant à lui restauré en 2013 selon la dernière phase de travaux.
Pour les abords de l’édifice, l’enclos Notre-Dame, le jardin fleuri de roseraie d’inspiration Tudor (période historique anglaise du 15e au 16e siècle) est inauguré en 2016. Il est réalisé selon les plans de la paysagiste et historienne anglaise Caroline Holmes et sous l’impulsion de Mme Marie-Philippe Withman, alors déléguée à la Fondation du patrimoine.