Histoire et protection
L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, appelé aussi ordre des Hospitaliers et des militaires depuis l’époque des croisades, est à l’origine de la création des Hôpitaux et des Hospices. L’Hôpital Saint-Jean Baptiste d’Aire-sur-la-Lys, situé rue de St-Omer, se voit octroyer un statut par l’évêque de Thérouanne dès 1221. Il dépend alors de deux autorités légales : le chapitre de chanoines de Saint-Pierre et l’échevinage.
Suite à un incendie survenu vers 1358, l'hôpital est entièrement reconstruit. Il comporte l'hôpital proprement dit, la chapelle et les dépendances. En 1429, l'hôpital civil est confié à des sœurs Franciscaines. Celui-ci est destiné à loger, nourrir les pèlerins pour une nuit, et recevoir de façon continue les pauvres et les malades. Ces religieuses étaient estimées notamment lors de la gestion des épidémies, spécialement pendant la peste de 1636-1637.
L'hôpital-hospice est reconstruit dans le premier quart du 18e siècle (1715-1718) selon une architecture plus classique. Divisé en plusieurs pièces (dortoir, cuisine, four, logement de l'hospitalier), l'hôpital se situe le long de la rue. Il est en briques et couvert de tuiles. Il communique par une porte intérieure avec la chapelle, elle aussi sur la rue tout comme la grange. Derrière ces trois bâtiments, s'alignent autour d'une cour et d'un jardin, les autres dépendances.
La Chapelle est inscrite au titre des Monuments Historiques pour le clos et le couvert par arrêté du 23 novembre 1946. Les façades et couvertures des bâtiments sur cour par arrêté du 2 mai 1947.
La découverte d’une fresque
Les premiers travaux de sauvetage (couverture et charpente) de la chapelle de l’ancienne Hospice St-Jean-Baptiste sont suivis en 2010 par l’architecte du patrimoine, Hugues Dewerdt. Le grand retable du 19e siècle, en très mauvais état comme tout le mobilier liturgique, présent sur le mur du chœur, est déposé. Une fresque murale est alors mise au jour. Cette fresque représente des drapés de décoration surmontant apparemment un ancien retable bas dont on peut encore apercevoir la trace sur l’enduit de bourre en torchis là où la polychromie est absente.
Deux médaillons représentant des personnages sont disposés de part et d’autre de l’espace laissé par le retable disparu. Le médaillon de gauche représente Saint-Jean-Baptiste avec ses attributs : le bâton surmonté d’une croix dans sa main gauche avec peut-être une coquille, et un agneau dans sa main droite. Le deuxième médaillon semble représenter une vierge couronnée offrant l’aumône et la charité.
Le projet de restauration
Les fresques réalisées semblent être de l’époque des premiers décors, certes plus modestes, de la chapelle et peut-être antérieures au 18e siècle. La couche picturale est directement réalisée sur l’enduit de chaux et de terre. Aujourd’hui en péril, cette œuvre marque le fondement de la Chapelle et ainsi l’Hospice Saint-Jean-Baptiste. Sa conservation et son sauvetage sont incontournables. Cette fresque fait également partie de la protection de l’immeuble au titre des Monuments Historiques. Après une première phase de mise en sécurité de la fresque, une étude préalable à sa restauration est envisagée afin de mieux connaitre l’œuvre. Suite aux travaux de reconversion menés par la commune d’Aire-sur-la-Lys sous la Maîtrise d’œuvre de l’agence Nathalie T’Kint, architecte du patrimoine, le site proposera à terme une médiathèque au niveau de la chapelle et du bâtiment sur cour. Un espace multi services avec une offre d’activités sociales et culturelles se développera également sur les autres bâtiments de l’ancien Hospice.