Inscrite au titre des Monuments historiques
Un édifice de la Reconstruction novateur
L’église Saint-Louis est édifiée entre 1928 et 1931 par les architectes Gonse et Duval. Il s’agit d’une commande de la Compagnie des Mines de Vicoigne, Noeux et de Drocourt à la demande de la communauté polonaise de la cité minière de Rouvroy (Cité Nouméa fosse 2). Son architecture est d’inspiration néo-romane. Son plan, en croix grecque, comprend une grande nef couronnée par une coupole centrale, se terminant par un chœur. Cette architecture audacieuse est unique dans la région, ses lignes simples et géométriques laissent la primauté à l’espace central. Le béton armé est utilisé dans une logique d’esthétique décorative. A l’époque, les réactions sont partagées entre louanges et critiques acerbes.
Le 9 octobre 2009, l’église Saint-Louis est inscrite au titre des Monuments historiques dans le cadre du projet de protection du bassin Minier au patrimoine Mondial. L’église sera restaurée pour ce qui concerne le clos et le couvert de 2010 à 2011 sous la maîtrise d’œuvre de François Bisman, Architecte du patrimoine.
Un décor exceptionnel
L’église est décorée de fresques d’Henri Marret en 1929 qui sont réparties dans l’ensemble de l’église. Henri Marret se spécialise dans la fresque dès 1913 et est à l’origine de nombreux décors dans les églises de la Reconstruction.
Pour la réalisation d’une fresque, la peinture est appliquée sur un enduit constitué de sable et de chaux blanche. La chaux se transforme en carbonate de calcium ce qui emprisonne les pigments, donc les couleurs, à base de terre naturelle comme les ocres jaunes et rouges. Au préalable de la peinture, des poncifs ont été appliqués afin de reproduire le motif. Le poncif est un papier percé de multiples trous permettant de reporter le dessin sur le support.
L’esthétique de Marret est fluide et nerveuse. Les compositions sont stylisées et réalisées dans des tons ocres, bruns, rouges, bleus, blanc et noir. Les éléments cernés par des contours colorés apportent une intensité aux scènes représentées.
Une redécouverte des fresques
La décoration intérieure de l’église Saint-Louis est modifiée totalement entre 1972 et 1974. Cette modification se traduit par l’application d’une peinture blanche sur toute la surface intérieure de l’église à l’exception de la composition du Saint-Louis derrière l’autel et du chemin de croix. Les motivations de ce changement radical de décor restent un mystère.
Les décors ont été identifiés lors d’une étude préalable à la restauration des 14 stations du chemin de croix par Virginie TROTIGNON AUBERT, restauratrice de peintures et Xavier BEUGNOT, restaurateur de peintures. Le chemin de croix, dissimulé par des panneaux occultant, ont été redécouverts lors des travaux de 2010-2011. Le rideau occultant le Saint-Louis est enlevé, rendant la peinture visible. Un projet de restauration de l’ensemble des fresques est à l’étude.