Non protégée au titre des Monuments historiques
Une architecture adaptée à l'activité agricole
La sécherie à chicorée Delplace se situe au lieu-dit « Ferme Brazi » au cœur d’une plaine agricole et à proximité du watergang de Vieille-Eglise. Edifiée en 1923, son fonctionnement s’arrête en 1970. Sa silhouette marque encore le paysage et témoigne du passé agricole de la Région.
Les premières sécheries apparaissent à la fin du 18e siècle dans le Nord de la France. La consommation et la transformation de la chicorée se développent au 19e siècle. La région d’Audruicq se spécialise dans la culture de cette racine principalement après la Première Guerre Mondiale, elle devient une spécialité locale. Les sécheries à chicorée marquent depuis la région et l’exemple de Vieille-Eglise demeure préservé. La France est encore aujourd’hui le premier producteur mondial de chicorée.
La sécherie se compose de plusieurs bâtiments :
- L’atelier de travail et de production ;
- Une dépendance agricole pour le stockage et la manutention des cossettes ;
- Le hangar à cossettes ;
- Le logement des saisonniers, appelé logement des Belges.
En effet, les Belges réalisaient le travail saisonnier et construisaient les sécheries sur un modèle établi. Ce modèle était évolutif en fonction de la commande et du nombre de fours. La sécherie de Veille-Eglise est construite en briques de sable de teinte jaune et se compose de 4 fours. Les fours se situent au rez-de-chaussée et le bâtiment se compose de trois niveaux aménagés de petits percements et de volets métalliques pour favoriser la ventilation naturelle. Quatre cheminées hautes permettent également l’évacuation des vapeurs et fumées et sont caractéristiques des sécheries.
Afin d’obtenir la chicorée, les racines sont nettoyées, coupées en tranches, les cossettes déshydratées puis refroidies. Les cossettes sont ensuite stockées jusqu’à une année et acheminées vers la raffinerie. Elles y sont torréfiées afin de transformer leurs sucres en caramel concassé.
La restauration
Dès 2013, la commune de Vieille-Eglise souhaite préserver ce lieu et y valoriser ce patrimoine local par une ouverture au public. L’architecte du patrimoine Jean-Bernard Stopin, réalise un diagnostic du bâtiment et propose un programme de restauration en fonction des priorités. Depuis, l’association « Des racines et des hommes » accueillent le grand public sur le site de la sécherie afin d’en faire un lieu de mémoire pédagogique et vivant.